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1. |
C'est la guerre
01:13
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Rochefort, 3 août 1914
C'est la guerre.
Un télégramme a confirmé une nouvelle qui n'a étonné personne tant elle était imminente ces derniers jours. Même l'été semble résigné à revenir après ce prélude automnal.
C'est la guerre.
Nul doute qu'elle sera glorieuse. Autour de moi, tout le monde est persuadé que nous passerons Noël à Berlin. Un étrange optimisme a gagné nos rangs.
C'est la guerre.
J'ai décidé d'écrire pour témoigner de l'événement. N'ayant personne avec qui correspondre, je noircirai mon journal pour mes futurs descendants.
Je m'appelle Marcellin Trouvé. Sûr que l'officier d'état-civil a été inspiré quand il m'a attribué ce nom.
Dans la vie civile, je suis instituteur dans un petit village charentais. J'aurais dû prendre ma classe pour cette rentrée, juste après mon retour du service militaire.
Mais c'est la guerre.
Les gamins devront sans doute se passer de moi quelques temps.
Un voyage improbable m'attend. Une revanche pour la France.
Je vais chasser le boche en tenue bleue et garance.
J'ai fière allure dans mon uniforme, l'oeil pétillant et la moustache soignée,
La silhouette filiforme, large sourire sur mon visage enjoué,
Je fais immortaliser l'instant sur papier glacé.
Quel dommage que cette photo ne soit pour personne...
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2. |
La fleur au fusil
05:32
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-1er couplet/1st verse-
Le tambour bat, le tocsin sonne,
L'atmosphère pesante n'échappe à personne,
Les premiers badauds voient avec émotion
Placardée l'affiche de mobilisation.
Larmes des femmes, silence des hommes,
Pâleur, fébrilité, inquiétude maximum,
La nouvelle atteint ouvriers et paysans.
A la sortie d'usine, au retour des champs.
-Refrain/Chorus-
Nous sommes partis la fleur au fusil
Le cœur léger d'après ce qu'on dit
Remontés et pleins d'assurance.
Nous sommes partis la fleur au fusil
Faire notre devoir, servir le pays
Sans penser à toutes les souffrances.
-2ème couplet/2nd verse-
Dans toutes les gares, rassemblements,
Citoyens hier, soldats maintenant,
Les conscrits convergeaient sur les chemins de fer,
Le sang de la nation coulait dans ses artères.
Certains chantaient, d'autres bravaient,
Des pères faisaient leurs adieux aux enfants,
De ces gars jeunes et forts, dans cette foule bigarrée,
On ne trouvait pourtant aucun hésitant.
-Refrain/Chorus-
Nous sommes partis la fleur au fusil
Le cœur léger d'après ce qu'on dit
A l'esprit une grande espérance.
Nous sommes partis la fleur au fusil
Faire notre devoir, venger la patrie
Des Prussiens, et servir la France.
-3ème couplet/3rd verse-
Union sacrée dans les journaux,
Des monarchistes aux socialos,
On va reprendre la Lorraine aux Allemands,
Dans une guerre expédiée rapidement.
Vers la frontière, les régiments,
Avancent décidés, légers et hardiment,
Certains fanfarons au bout de leur fusil,
Offrent des fleurs à leur chère Rosalie.
-La Marseillaise-
Aux armes citoyens!
Formez vos bataillons!
Marchons, marchons,
Qu'un sang impur abreuve nos sillons!
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3. |
Les moissons sanglantes
05:00
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-Refrain / Chorus-
Baïonnette au canon et jamais ne recule
De l'appel du clairon jusqu'au crépuscule
Point besoin de défense pour les généraux,
L'offensive à outrance tel est leur credo.
Recherchant le corps-à-corps, les charges d'infanterie
Essaient d'amener la mort dans les rangs ennemis.
A terrain découvert, cette furia colorée
Est la cible idéale des tireurs embusqués.
-Couplet 1 / 1st verse-
En ce mois d'août caniculaire
Les armées du Kayser
S'enfoncent dans la Belgique.
Leur avancée implacable, tactique impitoyable
De la tuerie, prélude tragique.
Aux alentours de Charleroi les soldats meurent
Fauchés par la mitraille.
-Refrain / Chorus-
Baïonnette au canon et jamais ne recule
De l'appel du clairon jusqu'au crépuscule
Point besoin de défense pour les généraux,
L'offensive à outrance tel est leur credo.
Recherchant le corps-à-corps, les charges d'infanterie
Essaient d'amener la mort dans les rangs ennemis.
A terrain découvert, cette furia colorée
Est la cible idéale des tireurs embusqués.
-Couplet 2 / 2nd verse-
Ecrasant les civils, terribles exactions,
Rasant les villes, quelle affliction
La mort nous marque ainsi de son empreinte
Avec son casque à pointe.
Et dans les forêts des Ardennes les soldats tombent
Brisés par les schrapnels.
-Refrain / Chorus-
Baïonnette au canon et jamais ne recule
De l'appel du clairon jusqu'au crépuscule
Point besoin de défense pour les généraux,
L'offensive à outrance tel est leur credo.
Recherchant le corps-à-corps, les charges d'infanterie
Essaient d'amener la mort dans les rangs ennemis.
A terrain découvert, cette furia colorée
Est la cible idéale des tireurs embusqués.
-Texte de fin / Spoken-
Les grands principes du GQG en ce mois d'août:
Infanterie reine des batailles, l'offensive emporte tout
Baïonnette arme suprême, il n'y avait qu'à charger,
En face, les mitrailleuses nous attendaient...
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4. |
Le revers de la médaille
00:46
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Rupereux (77), le 5 septembre 1914,
De la Sambre à la Marne, trois cents bornes de marche. Des marches harassantes, entrecoupées de contre-attaques pour ralentir l'ennemi. 20 kg de barda sur les épaules, la soupe qu'il faut souvent abandonner, les réfugiés que l'on croise, la canicule à supporter avec notre lourde capote, une belle balade en somme...
La semaine dernière, sur les hauteurs de Guise, l'une des contre-attaques fut particulièrement violente. Là, sur les bords de l'Oise, j'ai gagné une breloque.
«A fait preuve d'un courage et d'un sang-froid exceptionnels en suppléant ses officiers mis hors de combat et en menant son régiment à la prise d'objectifs stratégiques sous le feu nourri de l'ennemi.»
Pas de quoi fanfaronner. On a perdu un quart des effectifs depuis un mois et les pruscos sont à 20 bornes de Paris.
Mais les gars gardent le moral et le GQG a l'air sûr de lui.
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5. |
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-Couplet 1 / 1st verse-
Brisés, présumés vaincus,
Retraites, sursaut inattendu,
Mais prêts à mourir sur place
Enfin... volte-face!
Lebel en main
Nouvel entrain
Moral sans faille
Maintenant... la bataille.
Chargez! (x2)
-Couplet 2 / 2nd verse-
L'ennemi surpris
Devant nous fuit
Poursuite fringante
Pression constante
Villages repris
Aux verts-de-gris
La trajectoire
Vers la victoire!
Chargez! (x2)
-Transition-
Arrivés sur l'Aisne
Nous fûmes stoppés
Et dûmes avec peine
Creuser des tranchées.
-Couplet 3 / 3rd verse-
Bombardements
Assauts allemands
Les corps-à-corps
Reprennent plus forts
La Ville-aux-Bois,
Perdue trois fois
Trois fois reprise
Enfin conquise.
Chargez! (x2)
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6. |
L'armée des taupes
04:57
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Intro (parlée/spoken):
De la ligne bleue des Vosges aux plages de la mer du nord, des fossés béants tranchent la campagne: des galeries, encore des galeries, toujours des galeries...
on creuse plus qu'on ne tire: la pelle remplace le fusil.
à l'intérieur de cette taupinière, on patauge dans les flaques, on dort dans la boue.
Une part de nous reste à l'arrière, on se voyait lions, nous voilà taupes.
Mais des taupes hébétées, grisées par le vin, abruties par les tirs d'obus, obligées de disputer aux rats la pitance.
Une odeur insoutenable règne ici. Celle des cadavres des copains, tués à quelques mètres lors d'une précédente offensive et qu'on doit laisser pourrir là.
Alors on fume pour faire passer l'odeur, on boit pour faire passer la peur et on se rassure en se disant que les boches ne sont pas mieux lotis que nous.
Couplet 1 / 1st verse:
On passe nos journées,
à croupir dans ces trous
à se faire bouffer
Par la gale et les poux.
On vit angoissé
l'existence suspendue,
toujours menacée:
Shrapnels - ou balles perdues.
Couplet 2 / 2nd verse
On pense à l'arrière,
et à ces embusqués
si loin de la guerre
et de l'enfer des tranchées.
On attend la mort,
ambulants macchabées,
cherchant le réconfort
dans les lettres rédigées.
Refrain / Chorus
Ici... on vit comme des taupes
Nous sommes... l'armée des taupes
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7. |
La perm
00:52
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Villognon , 12 octobre 1915
Ce soir finit ma parenthèse loin du front. Bientôt, le chant du canon relaiera celui du coq en guise de réveil-matin.
Quel bonheur de manger à table, de se laver, de dormir dans un lit, toutes ces choses simples oubliées en première ligne.
Il paraît qu'en ville règnent les embusqués. Ici, dans cette campagne tranquille, on ne les voit pas pointer leur nez.
Mercredi fut pour moi une journée de grande émotion quand j'ai passé quelques heures en classe avec mes anciens élèves. Je pensais raconter un conte pour ces gamins en leur parlant de ma vie dans les tranchées. Mais le guerre est devenue le quotidien de leurs leçons.
Mes voisins accueillent une famille de réfugiés belges. Ces pauvres gens ont fui devant les atrocités des boches et m'ont tout de suite pris en sympathie. Leur fille Marijke m'a demandé de pouvoir être ma marraine de guerre, ce que je me suis empressé d'accepter.
Je vais enfin pouvoir écrire à quelqu'un d'autre qu'à moi-même.
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8. |
L'enfer de Verdun
08:24
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-Couplet 1 / 1st verse-
Bar-le-Duc, voie sacrée,
La relève
Avance en rangs serrés,
Comme en rêve,
La noria des camions de ravitaillement,
Forme un serpent impressionnant.
Sens inverse, nous croisons
Des fantômes,
Revenant de ce front
Quelques hommes
Presque étonnés d'en revenir,
Après ce qu'il ont dû subir.
- Couplet 2 / 2nd verse-
Arrivée sur les lieux
Du cauchemar
Paysages déchirés
Le brouillard
Se lève sur un panorama lunaire
Trous d'obus labourant la terre.
Quand soudain déferlèrent
Les marmites
Pluie de feu et de fer
D'ypérite
Ce fut notre baptême du sang
Dans cet endroit oppressant.
-Transition-
Halte-là, on ne passe pas!
Courage, on les aura!
(x2)
-Passage parlé 1 / 1st spoken part-
Les bombardements s'intensifient, on se tasse au fond d'un trou.
La terre tremble, le ciel s'embrase et tonne comme si Jupiter descendait sur nous.
Chaque obus soulève un tas de terre, de poudre et de pierres, découvre les cadavres puis les enterre.
Dans cette fosse commune, les artilleurs sont les croque-morts et ils ne s'embarrassent pas de mise en bière.
On y traîne notre barda comme une croix, alourdis par la boue, sonnés par le bruit.
On y crève sous les balles et les bombes mais la défense se poursuit.
La soif est intenable. Certains se traînent au fond des trous pour boire une eau croupie et souillée par les corps démembrés qu'on aperçoit au gré des canons.
La fatigue est innommable, on en dort debout, on en perd la raison.
-passage parlé 2 / 2nd spoken part-
Soudain, une odeur d'amande nous picote le nez: phosgène!
Les masques sont sortis mais les yeux pleurent déjà, la gorge irritée nous brûle, le caoutchouc nous gène.
Cet appendice facial nous donne l'air de créatures étranges qui hantent cet Hadès.
Malgré tout cela, on continue inlassablement de protéger la forteresse.
Et maintenant contre-attaque! Au tour des fritz de venir alimenter cette rivière de chair et de sang.
Dans le brouillard et la fumée, on avance à la boussole, on progresse impétueusement.
Après dix jours d'enfer, enfin la relève! Les boches se sont encore cassé les dents sur Verdun,
Mais dans cette défense héroïque nous arrivâmes 200 et nous partîmes 61...
-C-
Et là devant Verdun,
Les soldats meurent,
En faisant leur devoir.
Et là la France tient,
Ses soldats tombent,
Mais ont bâti l'histoire.
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9. |
La charge
04:58
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-Couplet 1 / 1st verse-
Sur un front exsangue
La dernière harangue
De Nivelle est lue
Du déverrouillage
L'heure est venue
Courage
Confiance
Et vive la France
Un dernier coup de boutoir
Un dernier espoir
Payé par le sang.
Chemin des Dames
Encore un drame
Qui nous attend en chargeant
Nous sommes maintenant
Fauchés
Stoppés
Bloqués par les boches
Qui s'accrochent
A cette bande
Qu'ils défendent
Vaillamment.
-Couplet 2 / 2nd verse-
Vagues successives
Qui toutes se brisent
Tirs de barrage, après les charges,
Malgré notre courage
Vauclair
Cimetière
Par les nôtres bombardés
Repli amer
D'une tranchée
Reprise hier
Dans le sang.
Et vers les casemates
La charge reprend
Les obus éclatent
Les hommes inconscients
Tombent sous la mitraille
Muraille
Tenaille
Feux croisés meurtriers
Qui nous hachent
Sans relâche
Sur ces pentes
Nous crevons.
-Fin / End-
Allez!
Chargez!
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10. |
Les lettres
00:36
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Beaurieux, 1er mai 1917
Après bientôt trois ans de guerre, dans ce cloaque, dans cet enfer, un moment de paix: les lettres.
Je les attends tous les jours, elles m'accompagnent dans l'ennui et l'angoisse quotidiens.
Elles sont un point d'ancrage dans cet environnement de fous, une fenêtre vers le monde au milieu de ce purgatoire.
J'en délaisse mon journal pour les relire, j'en oublie les tranchées pendant quelques minutes, elles deviennent une drogue vitale.
Dans le monde réel, on nous promet que la nouvelle offensive qui s'annonce sera celle de la victoire. Espérons que ce soit le cas et que je puisse enfin retrouver Marijke et la quiétude de mon petit village.
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11. |
La dernière tranchée
05:19
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- Couplet 1 / 1st verse -
. Les corps de soldats jonchent la colline
. La charge vient de s'achever
. Pour eux au moins la guerre se termine
. Hors de cette maudite tranchée
- Couplet 2 / 2nd verse -
. Quelques condoléances de plus à écrire
. Aux familles dévastées
. Parmi tous ces gars à mourir
. Un jeune officier
- 2ème partie / 2nd part -
Ce soir un héros est tombé
D'une balle en plein coeur fauché
Son dernier voyage va l'amener
Vers sa dernière tranchée
Son nom sur le marbre sera gravé
Là-bas sur la place du marché
Mais il sera bientôt oublié
Sauf d'une fille éplorée
Ce soir un héros est tombé
D'une balle en plein coeur fauché
Sa guerre est enfin terminée
C'est sa dernière tranchée. (x3)
Sa dernière tranchée
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FT-17 Nantes, France
FT-17's music tells the story of Marcellin Trouvé, a school teacher mobilized during
WWI.
With
Hugo Chereul as Marcellin Trouvé
Musicians:
Hrotulf: guitars
Janus: drums
Misein: lead vocals
Khorto: piano
Guivre: guitar
Cide: bass
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Former members
Zymurgh: bass
Soazig Couëdel: vocals
Damned: guitar
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